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La fast fashion au Canada : un défi collectif, social et environnemental

Dernière mise à jour : 1 août

Roxane et Stéphanie co-propriétaires de Mademoiselle Green
Roxane et Stéphanie co-propriétaires de Mademoiselle Green

SHAME ON US.

On ne vous mentira pas : nous aussi, on a craqué. Deux entrepreneures, engagées dans une démarche écoresponsable… et deux vestons vert bouteille achetés chez Zara. Pourquoi? Parce qu’on avait un événement d’envergure, qu’on voulait être à notre image, lumineuses, assumées et qu’on n’a pas trouvé ailleurs, à temps, dans notre budget.


On a hésité à en parler.

Mais on a choisi la transparence.

Parce qu’on n’est pas parfaites.

Parce qu’on est humaines.

Et parce que, peut-être, plusieurs d’entre vous vont se reconnaître.





Au Canada, comme ailleurs, la fast fashion s’est immiscée dans nos garde-robes avec une rapidité foudroyante. H&M, Zara, Shein… des noms qui font presque partie du décor urbain.

C’est pratique, abordable, tentant.


Mais est-ce que ça veut dire qu’on cautionne? Pas nécessairement.

Est-ce que ça mérite un dialogue franc, nuancé et collectif? Absolument.


Que veux dire le terme fast fashion


Née dans les années 90, la fast fashion désigne un modèle d’affaires axé sur la production rapide, bon marché et renouvelée de vêtements. Son objectif : coller aux tendances… avant qu’elles ne se démodent.


Le concept repose sur une stratégie simple : produire beaucoup, vite, et au plus bas coût. Les matières sont souvent synthétiques, les coupes simples, la qualité… secondaire.


Un veston à 109$, livré en deux jours. Quand on a un besoin précis, un budget limité et un délai serré, l’option semble logique. Même pour des femmes engagées à promouvoir une consommation responsable. ;)


Les Canadiens et leur consommation textile


Chaque Canadien jette en moyenne 37 kg de textiles par an. Cela représente environ 1,5 milliard de vêtements à l’échelle nationale. On achète plus qu’avant, mais on garde moins longtemps. Ce n’est pas qu’on est soudainement devenu difficile : c’est que le système économique et la société en général nous conditionne à vouloir toujours plus, toujours plus vite.

  • Une pression sociale bien réelle

    La mode, aujourd’hui, n’est plus seulement une question de style ou de confort. C’est devenu un outil de validation sociale. Et cette pression se fait sentir dès l’adolescence.

    Être vu avec la « bonne » tenue, suivre les tendances TikTok, porter la couleur du moment… Les réseaux sociaux imposent un cycle de renouvellement esthétique quasi quotidien. On ne s’habille plus uniquement pour soi, mais aussi et surtout pour l’algorithme.


  • Les petits revenus

    Chez les jeunes adultes, souvent précaires financièrement, la fast fashion apparaît comme le seul moyen d’« être à la mode » sans se ruiner. Quand un chandail est à 8$, difficile de se tourner vers une marque locale à 60$, même si on connaît sa valeur éthique.


Les Impacts sur notre belle planète


L’industrie textile produit 92 millions de tonnes de déchets par an dans le monde. Et la cadence ne semble pas vouloir ralentir. Pire encore : elle s’accélère.


Savais-tu que ton jean préféré, à lui seul, a pu utiliser jusqu’à 10 000 litres d’eau avant même que tu l’enfiles pour la première fois? C’est l’équivalent de ce qu’on boit en 10 ans. Ouah. Oui, c’est énorme.


Mais ce qu’on voit rarement, c’est comment ce jean a été fabriqué, et . Dans quelles conditions? Avec quelles matières premières? Par qui? À quel prix humain et environnemental?


Aucune loi canadienne n’oblige une entreprise à révéler sa chaîne d’approvisionnement textile. Autrement dit, une marque peut afficher « conçu au Canada », alors que 98 % de sa production est faite à l’étranger, parfois dans des conditions épouvantables. Et crois-nous, on commence à les repérer rapidement ! Parce que nous, on baigne dans l’univers du textile. On les lit les étiquettes. On les cherche les infos cachées. Et à chaque fois, ça nous exaspère. Pourquoi? Parce qu’on sait à quel point c’est complexe et exigeant de bâtir une chaîne de production locale, éthique et traçable.



Là où le Canada hésite, la France agit


En 2023, une loi a été adoptée pour limiter la fast fashion :


  • Restriction de la publicité pour Shein et autres marques

  • Étiquette environnementale obligatoire

  • Pénalités pour les pollueurs textiles


On peut faire des choix individuels, oui. Mais ce sont les lois qui transforment les systèmes.


D'ici a ce que la politique s'en mêle, il faut tout de même profiter des friperies parce que plusieurs sont vraiment cool. Le vintage est tendance. Et la planète vous dit merci. Elle ne le dit peut-être pas directement à vous, mais les générations futurs risque de parler de vos actions et de vos choix !



comment consommer la mode de façon responsable?


C'est une industrie à repenser collectivement. Nous ne sommes pas parfaites. Vous non plus. Ce qui compte, c’est l’intention, la cohérence, la remise en question.

Parce qu’une culotte lavable, un veston imparfait, un clic bien placé… un tour dans nos belles friperies peuvent vraiment, mais vraiment changer quelque chose.


Bon magasinage

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