Ce que 200 culottes menstruelles lavables ont changé à Antigua, au Guatemala
- Mademoiselle Green
- 15 mai
- 3 min de lecture
La précarité menstruelle ne connaît ni frontières ni conditions géographiques. Au Canada, comme nous l’avons abordé dans un précédent article, l’accès aux produits menstruels demeure un enjeu pour de nombreuses femmes, malgré les ressources dont dispose notre société.
Quand un projet scolaire devient une mission humaine

C’est dans le cadre d’un voyage scolaire que Sarah-Kim, la fille de Stéphanie, co-propriétaire de Mademoiselle Green, s’est intéressée à la ville d’Antigua, au Guatemala. En découvrant la réalité sociale marquée par la pauvreté, les inégalités, et les défis liés à l’accès aux produits d’hygiène de base, une évidence s’est imposée : il fallait faire quelque chose.
On a donc décidé de préparer un envoi de 200 culottes menstruelles lavables. Un geste à la fois simple et profondément transformateur, pensé pour répondre à un besoin fondamental : permettre à des jeunes filles de vivre leurs menstruations dans la dignité, la sécurité et le respect de leur réalité.
Ce que 200 culottes menstruelles lavables peuvent changer
Sur place, dans les écoles et orphelinats visités, Sarah-Kim a rencontré des jeunes filles âgées de 10 à 17 ans, souvent livrées à elles-mêmes lorsqu’arrivent leurs règles. Faute d’accès à des protections adéquates, elles doivent improviser avec ce qu’elles trouvent :
vieux tissus
papier journal
mousse ou feuilles séchées
Ces méthodes précaires ne sont pas seulement inconfortables : elles exposent à des infections, renforcent l’exclusion sociale et entraînent l’absentéisme scolaire , un cercle vicieux que beaucoup n’arrivent pas à briser. Cette réalité est intimement liée à un autre enjeu majeur : le tabou persistant autour des menstruations, encore bien trop présent. Tant qu’on n’ose pas en parler, on freine les solutions concrètes et l’éducation nécessaire pour changer les choses.
Le choc d’un orphelinat, et la force d’un sourire
Dans un des orphelinats visités, Sarah-Kim a été témoin d’un moment profondément marquant : de jeunes filles, soigneusement coiffées, habillées avec des vêtements donnés, posaient pour une photo destinée à un éventuel parrainage. Une fiche par enfant. Un rêve d’adoption, ou à défaut, de soutien.
Ce jour-là, dans leurs yeux, elle a vu une force désarmante, une résilience lumineuse malgré la dureté des conditions.
D’un continent à l’autre, même combat

Ce que ce voyage nous rappelle, c’est que les injustices liées aux menstruations sont universelles. Elles prennent des visages différents, mais elles parlent toutes d’une même chose : le droit de vivre ses règles avec respect et sécurité.
« Maman, ces gens-là vivent dans des conditions si difficiles… et pourtant, ils sont souriants, généreux. Leur bonheur est simple. J’ai compris que le bonheur, ça n’a rien à voir avec ce qu’on possède. »
- Sarah-Kim
Ici aussi, les choses bougent
Heureusement, des gestes concrets émergent ici aussi, au Canada. Petit à petit, les lignes bougent :
Des produits menstruels sont maintenant offerts gratuitement dans plusieurs cégeps.
Les institutions fédérales emboîtent le pas en rendant accessibles ces produits à leurs employées.
Et de plus en plus, on ose parler, sensibiliser, éduquer.
Même si ces premières actions reposent sur des produits jetables, elles marquent un tournant vers une société plus inclusive, plus équitable.
Parce que chaque geste compte
Ce voyage nous a rappelé une vérité simple mais puissante :
1 culotte peut durer jusqu’à 5 ans
1 don peut changer le quotidien d’une adolescente
1 conversation peut briser des siècles de tabou
Merci à vous, chères lectrices, d’être les porte-voix d’un changement.
Continuons d’oser et de parler.
La dignité ne devrait jamais dépendre d’un cycle.
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